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Entretien de Communication InterPersonnelle |
TORAILLE Marie M. T. : Pour commencer, quel type de photographe êtes-vous ? M. T. : Et vous faîtes de tous types de photos ? M. T. : Et comment et quand vous est née cette passion pour la photo ? M. T. : Donc vous avez quand même été embauché par une entreprise au départ ? M. T. : Et donc, selon vous quels sont les avantages et les intérêts de ce métier, et les inconvénients aussi ? M. T. : Et donc pour les inconvénients, surtout la compétition ? M. T. : Et vous faîtes tous types de photo, mais est-ce qu’y en a un que vous préférez, enfin qu’est-ce qui vous plaît le plus ? C. F. : Je fais de tout et moi, je n’y peux rien, mon esprit est comme ça, je n’aime pas faire la même chose tout le temps. Quand ça devient répétitif, par exemple, photographier des jolies femmes, c’est très bien mais après quinze jours de photographie de jolies femmes, s’il y a un boulot en industrie, des grosses machines qui fument de partout, je suis très content. Et après quand j’aurai fait ça pendant une semaine, je serai très content de faire autre chose, dans l’événementiel ou autre, j’adore la variété. Commercialement cela n’est sans doute pas bon mais intellectuellement je trouve que c’est super. Commercialement cela n’est pas bon parce qu’en France les agences de pub aiment bien pouvoir vous mettre une étiquette : untel, tel photographe, lui il fait des photos culinaires supers avec les grains de riz éclairés par-derrière, c’est magnifique, quand on a besoin de ce genre de visuel, on va chez lui. Enfin bref, moi c’est très dur de me mettre une étiquette ce qui fait que c’est plus dur commercialement, mais intellectuellement c’est pour moi, beaucoup plus intéressant, je n’aurai pas pu passer trente ans à photographier les mêmes choses, chacun son truc. M. T. : Et est-ce que tout au long de votre carrière, le sujet des photos ou la technique pour prendre les photos a évolué ou… ? C. F. : Ah énormément, oui forcément avec le numérique tout a été chamboulé, on est obligé d’apprendre à fond le traitement numérique pour modifier l’éclairage en conséquence parce qu’il y a maintenant des choses qu’on peut très facilement avec une demie-seconde sur photoshop alors qu’avant il aurait fallu deux heures pour ré-éclairer l’objet proprement. Et inversement, y a des choses qu’il faut continuer à faire à la prise de vue puisqu’on peut pas le faire en post-production, il faut connaître les deux pour être performant. Et se maintenir au courant constamment, car l ‘évolution des logiciels est constante : Photoshop, Bridge, LightRoom, Aperture, DXO, iView, Nikon Capture, Sticher, FotoStation Pro, etc.. M. T. : Mais quand vous étiez encore à l’argentique, vous développiez les photos et tout ou… ? C. F. : Oui bien sûr, j’ai toujours développé toutes mes photos moi-même, y a des labos aussi qui font ça aussi, mais moi j’ai toujours tout fait moi-même, même le développement couleur C41, E6 et Cibachrome. Je fais toujours toutes mes photos moi-même, j’apprends les logiciels, je m’éclate parce qu’il y a de très bonnes choses, ça coûte, ça prend du temps, mais c’est passionnant. M. T. : Mais du coup est-ce que ça vous a permis de prendre plus de clichés et après de faire le tri… ? C. F. : Oui, bien sûr, en numérique, on prend plus de photos, ça ne coûte pas plus, donc forcément on en prend plus, et on en abuse souvent, pour pouvoir choisir les meilleures après. L’avantage c’est qu’on voit la photo tout de suite et on peut faire varier un petit peu l’éclairage à gauche pour un quart de diaph, voir une différence, donc on en fait aussi plus, ce qui fait que les clients demandent plus, ce qui est normal. On gagne du temps d’un côté, parce qu’il n’y a plus à développer les polaroïds et qu’on peut faire plus de photos, mais d’un autre côté, le client a tendance à vouloir aller plus loin …., On doit obtenir des meilleures photos. M. T. : Du coup c’est un métier qui a dû beaucoup changer ? C. F. : Oui, le métier a beaucoup changé, ceux qui ne se sont pas adaptés sont morts ou vont mourir, même s’ils ne le savent pas encore, c’est obligatoire, Darwin, la survie du mieux adapté. Le numérique est là, il est là pour durer, c’est clair et net, donc on l’apprend à fond ou on fait autre chose. M. T. : Et sinon, est-ce que vous êtes amateurs de photographes célèbres en particulier ? C. F. : Non, y a des choses bien chez tous les photographes. Y a des gens qui commercialement ont été très très bons, sinon ils ne seraient pas connus, y a d’autres photographes qui ont été très très bons aussi mais mauvais et sont passés dans l’oubli. M. T. : Mais votre passion n’est pas du tout née d’un photographe en particulier ? M. T. : Donc, vous avez pu faire pas mal de voyages du coup grâce à la photo ? C. F. : Oui, vu le type de photos que je faisais, surtout quand j’étais plus jeune, j’ai voyagé énormément, j’ai sillonné le monde entier, de droite à gauche et de gauche à droite, je suis allé quasiment partout, du pôle Nord à la Chine, en Amazonie… J’ai aimé beaucoup de choses, je suis allé en Alaska en hiver, comme en été et j’ai toujours aimé, le Canada aussi. Il y a aussi d’autres choses passionnantes : la Californie où j’ai vécu quinze ans c’est un petit paradis … Beaucoup de choses passionnantes, j’ai fait beaucoup de photos sous-marines, donc ça m’a amené aussi dans toutes les mers du globe et là aussi y a des choses à voir. Et puisque la plupart de ces choses-là vont disparaître, car le monde s’uniformise, les gens commencent à manger les mêmes choses un peu partout, à produire et acheter les mêmes produits et à mon avis cette tendance-là est irréversible. Mais on disait déjà ça il y a 600 ans …. M. T. : Mais y a pas de pays qui vous ont plus plu, particulièrement ? C. F. : Ah, tout m’a plu, c’est sûr, quand on se retrouve au Vanuatu en train de photographier des tribus indigènes, on se dit quand même, c’est magnifique, et puis après on se rend compte qu’ils ont des T-shirts Nike et du coca-cola dans la hutte derrière… Bon, mais y a pas de mal à ça. M. T. : Est-ce que vous avez vu une différence sur un pays par exemple, y a trente ans, où vous êtes retournés depuis et où ça aurait changé ? C. F. : Oui, oui effectivement. Je suis allé plusieurs fois sur l’île de Sipadan à Bornéo et là rien n’a changé, c’est quand même intéressant de voir que vingt ans après, tout est pareil. Y a d’autres choses qui ont changé énormément, Kuala Lumpur par exemple, j’y suis allé il y a trente ans et il y avait juste des vieux temples avec des singes en plein milieu de la jungle. J’y suis retourné il y a quinze ans, c’était une ville gratte-ciels, vert et béton magnifique et extrêmement moderne, le tout en quinze ans. L’Asie change énormément et très rapidement… Et c’est passionnant à voir, et puis tant mieux pour eux, y a pas de raisons qu’ils restent dans la forêt vierge toute leur vie, les Européens l’on fait plus, c’est leur tour et ils ont bien raison. M. T. : Mais du coup vous devez avoir du mal à photographier des paysages plus naturels ? M. T. : Et quels sont vos derniers et vos prochains projets ? M. T. : Et pour les photos sous-marines, c’est une technique différente ? M. T. : Et sinon oui, est-ce que vous avez une semaine type en particulier ? C. F. : Non, cela varie tout le temps, c’est ça qui me plaît bien, y a toujours des surprises, ce matin, j’ouvre mes e-mails, et je vois par exemple trois demandes, pour aller photographier une usine d’extrusion de plastique à Amiens, puis un shoot de beauté pour des crèmes... Il y a des devis qui reviennent signés pour des événementiels, un congrès international en Croatie une semaine entière au mois de mai pour L’oréal. Il y a toujours beaucoup de choses, je ne sais jamais ce qui va tomber, j’ai la chance d’avoir une bonne notoriété, car je fais de bonnes photos, j’assure quoi qu’il arrive, et donc ça va, j’ai pas à me plaindre. M. T. : Et quand vous êtes en reportage ça se passe comment, au niveau de l’emploi du temps, tout ça ? |
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