Testes de combinaisons de survie à Tracy Arms, Alaska, juillet 1990.


PHOTOS : CHRISTIAN FOURNIER, TEXTE : CHRISTIAN FOURNIER et Dr Nicole Bordes

Combinaisons de survie à Tracy Arms, Alaska, juillet 1990.

Cet objet orange qui flotte dans l’eau n’est pas une nouvelle race de phoque mais un humain qui porte une combinaison de survie. Ces combinaisons servent surtout aux pêcheurs qui naviguent en eaux froides. Dans des eaux froides (de moins de 5°C), on ne peut pas survivre plus de dix minutes sans équipement spécial. Fondée sur les mêmes principes qu’une combinaison étanche, une combinaison de survie permettra à une personne immergée en eau froide de survivre quelques heures (la durée dépend de plusieurs facteurs dont l’eau, la température extérieure, la tolérance au froid de l’individu …). Cependant, à la différence de la combinaison étanche, cette combinaison ne sert pas à la plongée mais uniquement à la survie. Elles font un quart d’un pouce d’épaisseur (environ 6 mm). Pour mieux protéger, on y fixe des bottes et des gants, ainsi qu’un capuchon. Une fermeture éclair ferme la combinaison jusqu’au menton, le joint d’étanchéité et une pièce de néoprène établit une bonne étanchéité. La flottabilité est réalisée par deux méthodes. Comme mentionné ci-dessus, la combinaison de survie est faite en néoprène qui contient des millions de petites cellules isolantes pleines d’air, ce qui rend la combinaison très flottante. En plus, on peut gonfler un anneau fixé sous les bras de la combinaison comme un ballon en soufflant dans un tuyau. Cet anneau fournit la flottabilité mais aussi, il soutient le cou et permet à la personne de flotter sans effort avec la tête hors l’eau. L’isolation thermique n’est pas fournie, comme on a tendance de supposer, par la combinaison mais par l’air emprisonné dedans; cet air est chauffé par le corps et il fournit une isolation efficace. Malheureusement, en eau froide, les pertes de chaleur sont élevées et le corps humain doit compenser ces pertes. Après un certain moment, la température du corps chute; la personne mourra d’hypothermie. On espère que les sauveteurs arriveront avant que cela arrive. On a choisi la couleur orange non pour des raisons esthétiques mais parce qu’elle est la couleur la plus visible en mer. Ces photos ont été prises à Tracy Arm (Alaska) durant un exercice d’urgence afin de démontrer l’efficacité des combinaisons. Six bénévoles ont sauté d’un canot de sauvetage dans l’eau du glacier Sawyer, sous les yeux indifférents des phoques. Après avoir pagayé pendant un petit moment, les baigneurs ont tiré une fusée éclairante pour attirer l’attention. Mouillées ou même immergées, ces fusées éclairantes maintiennent un rougeoiement orange qui signale la position aux sauveteurs. Cet exercice est effectué toutes les semaines, depuis plus de trois ans, à bord le M/V VIKING SERENADE, anciennement le M/V STARDANCER, durant la saison Alaska, à la grande joie des passagers. Plusieurs membres d’équipages attendent avec hâte cette « escapade », mais la liste d’attente est longue et seulement six combinaisons sont disponibles à bord!
Texte : Dr Nicole Bordes et Christian Fournier

Shannon Templeton en 2015: C’est un souvenir que je n’oublierai jamais. La combinaison que je portais avait un petit trou près de ma cheville, et un jet d’eau glaciale a rapidement engourdi ma jambe. Je garde toujours quelque part mon certificat de « Testeuse Officielle de Combinaison » écrit en belle calligraphie. Merci pour ce souvenir!



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